NECESSITE ET POSSIBILITE DU COMMUNISME

Parution du dernier livre de Tom Thomas sur la nécessité et la possibilité du communisme, il sera disponible début février à la librairie du Point du Jour (58 rue Gay-Lussac 75005 Paris, tel: 01 43 26 20 17, courriel: librairie-lpj@wanadoo.fr) au prix de 10 euros.

QUATRIEME DE COUVERTURE

L’auteur rappelle d’abord pourquoi l’analyse des causes profondes de la crise révèle l’impossibilité d’une nouvelle croissance du type « trente glorieuses », donc, pour les prolétaires, celle d’une lutte pour leur emploi, celui-ci ne pouvant que se dégrader drastiquement, tant quantitativement que qualitativement. Il leur faut donc s’unir dans une lutte pour un « niveau de vie » qui soit assuré indépendamment d’emplois que le capital ne peut plus fournir. Ce qui implique nécessairement qu’ils s’approprient les moyens de la production des richesses, puisque c’est évidemment de cette propriété que dépend leur répartition. Explicitant ce qu’est une telle appropriation, l’auteur démontre alors que la situation actuelle offre tout à fait les conditions matérielles du procès révolutionnaire qui peut la réaliser.

Nécessité, possibilité, réalisation de ce procès, tels sont les trois mots clefs de cet ouvrage qui invite à rompre avec les illusoires promesses « d’humanisation » du capitalisme proposées par la gauche parlementaire et étatique, organisatrice d’un vieux mouvement ouvrier réformiste devenu absolument obsolète.

 

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1 commentaire

  1. Cher camarade
    Je viens de terminer la lecture de 4 chapitres de ton dernier livre « nécessité et possibilité du communisme ». Je constate avec satisfaction que nous allons dans le même sens. En effet tout à fait d’ accord pour considérer qu’il y à blocage de la valorisation du Capital total, que la course à la productivité pousse à la modernisation de l’ appareil productif, que le travail mort l’ emporte sur le travail vivant.
    C’est, si je puis dire, l’ ABC de la théorie de Marx.
    « La crise, puisque c’est là notre sujet, pouvant se déclencher, selon la situation, à telle ou telle étape des trois cycles de la métamorphose du capital.
    « Les trois cycles ont le même but, le même stimulant : la production de plus-value. La forme de la figure 1 l’indique clairement ; il en est de même de la figure 11, qui commence par P, la, production de plus-value. Quant à la figure 111, le cycle commence par la valeur augmentée de plus-value, et finit par une valeur contenant une plus-value nouvelle, même si le mouvement se reproduit sur la même échelle.
    Aussi longtemps que M – A est A – M pour l’acheteur, et que A – M est M – A pour le vendeur, la circulation du capital représente simplement la métamorphose ordinaire des marchandises, et les lois qui ont été développées à propos de cette dernière (vol. 1, chap. 111, 2) sur la quantité d’argent en circulation, s’y appliquent. Mais dès qu’on ne s’arrête plus à ce côté formel et qu’on étudie, dans leur connexion réelle, les métamorphoses des différents capitaux individuels considérés comme mouvements partiels de la reproduction du capital total de la société, on ne peut plus expliquer le phénomène par le simple changement de forme de l’argent et de la marchandise.
    Dans un cycle se renouvelant sans cesse, chaque point est, à la fois, un moment initial et un moment final. Il n’en est pas de même d’un cycle interrompu, où chaque point ne marque pas le commencement et la fin d’un mouvement. Ainsi nous avons vu que, non seulement chacun des cycles présuppose (implicitement) les autres, mais que le renouvellement du cycle sous une forme implique son accomplissement sous les autres formes. La différence est donc entre eux purement formelle, purement subjective ; elle n’existe que pour celui qui l’observe.
    Si l’on considère chacun des cycles comme une expression spéciale du mouvement qu’accomplissent différents capitaux industriels isolément, cette différence n’existe toujours que comme différence individuelle. Mais dans la réalité, chaque capital industriel se présente sous les trois figures à, la fois. Les trois cycles de reproduction du capital s’effectuent, sans interruption, l’un à côté de l’autre. C’est ainsi qu’une fraction du capital, fonctionnant comme capital -marchandise, se convertit en argent, pendant qu’une autre sort de la production pour entrer, comme un capital-marchandise nouveau, dans la circulation. Le cycle M’… M’est donc continuellement décrit et il en est de même des deux autres. La reproduction du capital sous chacune de ses formes et dans chacun de ses stades est aussi ininterrompue que les métamorphoses de ces formes et leur succession dans les trois stades. Le cycle total résulte ici de la combinaison de ses trois figures. » (CHAPITRE IV du Capital  T 2-LES TROIS FIGURES DU PROCES CYCLIQUE)

    Dans son mouvement le capital prend deux formes de circulation, celle du capital argent, et celle du capital marchandise, sa forme pendant le stade de la production est celle du capital productif, fabrication d’un produit . Ces trois formes de capital ne sont pas autonomes, elles ne sont « que des formes fonctionnelles particulières du capital industriel, qui les prend toutes les trois successivement » (T II p. 57ed. Moscou)
    Il en résulte, que le cycle total du capital ne fonctionnera que pour autant que chaque phase passe sans interruption d’une phase à l’autre. Si au cours de son cycle une phase se fige, c’est la crise. Dans la phase A-M le capital argent se fige en trésor ; si c’est dans la phase de production, les moyen de production sont paralysés, et les ouvriers sans travail. Dans la dernière phase M’-A’celle de la circulation des marchandises, celles-ci s’amoncellent sans pouvoir se vendre. Par exemple pour le capital marchandise, sa période de circulation est le moment où le produit est mis sur le marché et prend la forme d’une marchandise. « Le produit se transforme en marchandise grâce à cet élément spatial » (Grundrisse, chap. du capital, éd. 10/18, p. 51. L’élément spatial c’est le transport).
    En somme, la difficulté de convertir la marchandise en argent, d’en réaliser la plus-value par l’action de vendre, c’est que la marchandise doit obligatoirement être convertie en argent pour que la plus-value soit réalisée.
    Par contre l’argent n’a pas besoin d’être aussitôt converti en marchandise. Il en résulte que la vente et l’achat peuvent être dissociés. C’est cette dissociation qui renferme les germes de la crise, parce qu’elle permet que les diverses phases de la circulation du capital se dissolvent et deviennent « autonomes ». La crise arrive alors comme l’acte violent  visant à réunifier les différentes phases du procès de production, qui s’étaient rendues autonomes les unes des autres.

    Dans la crise actuelle, c’est en premier lieu le caractère fictif du capital qui apparaît comme l’élément perturbateur de la crise (sa forme) et demain cette crise va se manifester au niveau des deux autres cycles du capital et donc à ce niveau du capital total. Tout ceci vient donc fortement relativiser les débats sur la crise catastrophique, le décadentisme, la crise finale… » extrait de « Théories de la décadence, théorie de l’effondrement, cours catastrophique du capital et crise finale. »
    (extrait d’un texte présenté par G. Bad pour la réunion du samedi 17 janvier 2009
    au 21 ter rue Voltaire Paris XII (salle « l’internationale »)Métro: Boulets Montreuil.)

    Ce qui attire le plus mon attention dans ton texte, c’ est que tu penses que le capital n’ est plus à même d’engendrer une croissance « …la spécificité de la situation historique du capitalisme contemporain est telle qu’elle interdit toute sortie de crise qui ne soit pas sortie du système ».

    Cette conclusion, n’est pas nouvelle et il faut l’ étayer solidement, il est par contre certain que les difficultés du capital total à sortir de la crise vont aller en s’ accroissant, notamment par une augmentation de la précarité à l’ échelle mondiale et à l’ incapacité du système à régénérer l’ emploi.
    Nous sommes OK sur ce point, même Forrester le dit.

     » On désintègre des institutions, on dégrade des acquis sociaux, mais, chaque fois, pour les préserver, pour leur donner une dernière chance :  » C’est pour mieux te sauver, mon enfant ! «  »(p. 186 de L’horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard)
     » Voici donc l’économie privée lâchée comme jamais en toute liberté – cette liberté qu’elle a tant revendiquée et qui se traduit en déréglementations légalisées, en anarchie officielle. Liberté assortie de tous les droits, de toutes les permissivités. Débridée, elle sature de ses logiques d’une civilisation qui s’achève et dont elle active le naufrage.  » (p. 42 de L’horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard)
    Par conséquence tout ce qui a trait avec l’ exploitation de la force de travail doit être liquidé au yeux du capital porteur d’ intérêt comme incongru inutile , d’ ou la démolition des services publics, des conventions collectives, des syndicats, du code du travail, la précarisation des contrats de travail…Et depuis le 12 février 2013 l’ attaque de la cour des comptes sur les frais de communication de la SNCF, salaires des agents d’EDF, aides aux buralistes en fait aux planqués de la République.
    Faire le constat que le capital dévore ses enfants est une chose, penser qu’il s’ agit de la crise finale une autre, qu’il faut bien étayer pour le moment nous restons dans l’ expectative sur le sujet. Notre ami Claude Bitot qui a fait une brève apparition dans Echanges prédisait lui aussi la crise finale1, tout en ayant pris soin auparavant de bien montrer les illusions de ses prédécesseurs à ce sujet. Tout comme l’ avait fait Pannekoek en son temps contre les théoriciens de l’ effondrement du capitalisme, nous restons prudent sur le sujet, il faut voir si le capitalisme à épuisé toutes les contre tendances à sa baisse du taux de profit. Il est vrai que celui-ci semble s’ enliser de plus en plus dans la crise.
    Sur le coût du travail

    Dans ton texte, spécificité de la crise contemporaine tu expliques bien p 39 que le coût du travail représente une part de l’ ordre 10% du coût final d’ une marchandise, à ce sujet dans Echange N° 142 (encore en jachère) tu trouveras un article sur le sujet où je cite Suzanne Berger.

    Même une élite comme Suzanne Berger se pose la question

    « Un troisième point d’interrogation me semble tout à fait justifié : c’est la question de savoir si le progrès technologique actuel se traduira par la création de nouveaux emplois ou non. Par le passé, on criait souvent au loup en voyant venir des technologies nouvelles, craignant la montée du chômage. Chaque fois, ces inquiétudes se sont dissipées devant l’apparition d’activités et d’emplois nouveaux, jusqu’alors inimaginables. Mais on peut effectivement se demander si, cette fois-ci, les nouvelles technologies ne seront pas moins créatrices d’emplois – et si ce phénomène, combiné avec les nouvelles possibilités de délocaliser, va se traduire par la montée durable du chômage et par la déqualification du travail. »( Made all over : les délocalisations en question. Entretien avec Suzanne Berger)2

    Ce qu’elle avance commence à ce confirmer dans les faits aux USA,la population active a cessé de croître depuis l’automne 2008. Un tel phénomène n’est tout simplement jamais arrivé aux États-Unis depuis 40 ans, même au pire de la crise des années 1970. En conséquence, c’est la population non active qui a très fortement augmenté depuis 2009. ( La loi Varga semble ici se confirmer après la parenthèse des trente glorieuses) qui l’ avait terrassé.

    « Jamais, dans toute son histoire, le capitalisme n’avait connu des rythmes de croissance aussi élevés. Pour la France, le taux moyen de croissance atteint 5,1% entre 1950 et 1972 contre 1,6% entre 1870 et 1913 et 0,7% entre 1913 et 1950. Pour l’ensemble du monde capitaliste, la croissance a été, au cours des vingt dernières années, au moins deux fois plus rapide qu’elle ne l’avait été de 1870 à 1914, c’est-à-dire pendant la période qui était généralement considérée comme celle du capitalisme ascendant. L’affirmation que le système capitaliste était entré depuis la première guerre mondiale dans sa phase de décrépitude et de déclin, est tout simplement devenue ridicule… »
    (P. Souyri, ancien membre de la tendance marxiste au sein de Socialisme ou Barbarie et fondateur de Pouvoir Ouvrier: « La dynamique du capitalisme au XXème siècle » – éd. Payot)
    Même si les forces productives avaient cessées de croître ( crise de 1929) le capitalisme comme le sphinx sortira régénéré de la crise. Il est vrai que ce qui l’ a fait sortir de la crise à l’ époque ( la production de masse et le crédit à la consommation) s’épuisent. Pour le capital total il est de plus en plus difficile de compenser la baisse du taux de profit par sa masse. La production capitaliste grâce au crédit et le fordisme avait dépassé ses limites que pour se retrouver actuellement devant les mêmes barrières comme dirait Marx.

    Ce qui me semble intéressant de souligner, c’ est que les mesures anti-sociales prises durant la crise de 1929; sont depuis le retournement monétariste de 1979 prises préventivement pour éviter une crise globale. Ces fameuses réformes n’ont finalement pas été suffisamment opérantes pour éviter la crise ; il semble que le serpent se mort la queue et qu’il est incapable de faire autre chose.

    Bien entendu les capitalistes vont réagir, pour contrecarrer la crise. D’abord en cherchant par tous les moyens, juridiques, écologiques, militaires, l’ espionnage… à s’ouvrir des marchés. L’introduction des marchandises chinoise à bas prix, est pour moi une contre tendance à la chute du taux de profit.
    La concurrence, c’est à dire le coulage du voisin pour savoir qui va rester sur le terrain , l’ utilisation de l’ argent sale …le travail gratuit … la conquête de l’ espace…et bien entendu les guerres pour le recyclage de la rente pétrolière. Une chose me semble certaine c’ est que nous entrons dans une période de grands bouleversements une tautologie me diras tu.

    « La production capitaliste tend sans cesse à dépasser ces limites qui lui sont immanentes, mais elle n’y parvient qu’en employant des moyens qui, de nouveau et à une échelle plus imposante, dressent devant elle les mêmes barrières. » K. Marx, Le Capital, tome III, p. 244
    En a t’ elle encore la possibilité , voilà ce qu’il nous faut analyser.

    G. Bad

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